Après une bonne décennie (2003-2013) de forte croissance économique continue et quasi générale, l’Amérique Latine continue de présenter un intérêt pour la communauté d’affaires canadienne, même si elle trouve à l’heure actuelle confrontée à une phase de décélération, voire-même de récession économique chez certains de ses acteurs les plus importants.
Ce blog en souligne les attraits en distinguant les pays situés sur les rives de l’atlantique de ceux situés au-delà des Andes.
En effet, une dynamique nouvelle semble s’installer en Amérique Latine depuis la création de l’Alliance du Pacifique (Réunissant le Mexique, la Colombie, le Pérou et le Chili depuis 2011), laquelle prône non seulement un ambitieux programme d’intégration économique et financière entre les pays participants, mais, de plus, entame un vaste programme d’uniformatisation des marches (mobilité des capitaux et des personnes) ainsi que des politiques communes de promotion de ces derniers à l’échelle planétaire. Ce qui est sans précédent dans la région.
Cette dynamique nouvelle n’enlève pas tout intérêt aux pays du Traité d’Asunción (Mercosur/sul : Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay, 1991) parmi lesquels figurent la première (Brésil) et la troisième économie de la région (Argentine), mais elle expose au grand jour les grandes différences de nature et d’objet qui opposent l’Alliance à l’union douanière qui constitue la Mercosur.
En effet, alors que ce dernier crée une zone de libre-échange intra régionale de portée limitée et hautement encadrée, l’Alliance se donne pour but de son coté de « devenir une plateforme d’interaction politique, d’intégration économique et commerciale de projection globale, avec une emphase particulière sur la région Asie-Pacifique ». (A noter également que 3 de ses membres (Mexique, Pérou et Chili) intègrent déjà le Partenariat Transpacifique (PTP) et que la Colombie a manifesté le désir de s’y joindre).
Dans la même optique, un autre facteur de poids s’ajoute à cet état des lieux si l’on considère que le Canada possède déjà des accords de libre-échange ratifiés avec les quatre pays de l’Alliance (avec notre partenaire au sein de l’Alena, bien sûr, mais également avec la Colombie/2011, le Pérou/2009 et le Chili/1997), ce qui constitue un avantage supplémentaire et très considérable pour notre communauté d’affaires.
D’ailleurs, les chiffres (2015) reflètent parfaitement cet atout quand on constate que l’ensemble des pays de l’Alliance représentent 73.6 % des échanges commerciaux bilatéraux du Canada avec la région ALC (46,2 MM$) et 20% de l’IDCE (42.4 MM$). Alors que les échanges du Canada pour la même année avec son homologue atlantique ne représentent, eux, que 8.5 MM $.
Avantage largement explicable mais paradoxal, si l’on considère que la taille de ce dernier bloc dépasse largement, tant en termes de population (276 Mp) qu’en termes de PIB combiné (3.300 MM$) ceux de l’Alliance (225Mp et 1,900 MM$ respectivement).
Soulignons enfin que l’Alliance concentre 52% du commerce total de la région (ALC) et qu’elle attire 45% de de l’investissement étranger direct (IDE) réalisé en son sein.
Une addition de facteurs, en conclusion, qui bouscule bien des idées reçues à propos de cette région, mais qui constituent autant d’incontournables dans l’établissement de toute stratégie d’affaires au sud du continent pour nos entreprises.
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