Les commentaires de Bernard Colas dans le journal Les Affaires sur l’ALÉNA et ce que les Américains pourraient cibler au Canada portent notamment sur un changement des règles d’origine.
Selon Bernard Colas, les règles d’origine de l’ALÉNA sont un enjeu à surveiller :
« Ces règles permettent par exemple aux entreprises canadiennes d’importer des composants de l’extérieur de l’Amérique du Nord, pour ensuite les intégrer à des produits finis vendus aux États-Unis ou Mexique, et ce, tout en profitant quand même des tarifs préférentiels l’ALÉNA.
Bref, les règles d’origine permettent grosso modo de considérer des produits comme étant «canadien», «mexicain» ou «américain», même si une partie des composants est importée d’Europe, d’Asie ou d’ailleurs dans le monde.
Le risque pour le Canada, c’est que l’administration Trump demande que les règles d’origine de l’ALÉNA exigent davantage de contenu nord-américain, voire strictement américain.
Cette situation pourrait compliquer par exemple la vie à des entreprises comme le manufacturier de véhicules récréatifs BRP(Tor., DOO). Ses quatre roues comprennent des moteurs fabriqués en Europe. BRP peut quand même les vendre aux États-Unis sans payer de tarifs douaniers, car ses véhicules sont considérés comme des produits nord-américains.
Or, des changements restrictifs aux règles d’origine pourraient faire en sorte que les véhicules de BRP ne soient plus considérés comme «étant nord-américains». Par conséquent, la société pourrait être obligée de payer des tarifs douaniers pour vendre ses véhicules aux États-Unis. »